Un récent sondage mené par Express Employment Professionals en collaboration avec Harris Poll révèle une augmentation préoccupante des comportements « toxiques » en milieu de travail, soulignant l’urgence pour les entreprises d’agir afin d’éviter un exode de leurs employés.

Près du tiers des chercheurs d’emploi au Canada (29 %) affirment que les employés sont aujourd’hui moins collaboratifs, tandis que 28 % estiment qu’ils sont plus conflictuels qu’il y a trois ans. De plus, 20 % des répondants rapportent que leurs collègues sont devenus plus méchants par rapport à l’année précédente.

Les comportements toxiques les plus fréquents incluent les commérages (44 %), la communication non professionnelle (36 %), le fait de s’attribuer le mérite du travail d’un autre employé (25 %), l’intimidation (20 %) et le harcèlement (18 %).

Cette montée de la toxicité nuit non seulement aux relations entre collègues, mais compromet également la culture organisationnelle, incitant de nombreux employés à chercher de nouvelles opportunités. En fait, un quart des chercheurs d’emploi (25 %) ayant quitté leur emploi précédent l’ont fait pour échapper à un environnement toxique, et un cinquième des chercheurs d’emploi actuellement en poste (19 %) envisagent un changement d’emploi pour cette même raison.

Témoignages personnels de toxicité

Plusieurs répondants ont partagé des expériences concrètes :

« Mon gestionnaire m’a blâmé à trois reprises pour une erreur que je n’avais pas commise, sur une période de deux mois, et ce malgré un environnement de travail extrêmement stressant. Cela n’a fait qu’accentuer mon anxiété à chaque quart. » — Homme de 41 ans, employé et chercheur d’emploi

« Le gestionnaire m’intimidait verbalement devant le patron. Quand je faisais une erreur, il me lançait : “Tu as vraiment amené ton cerveau au travail aujourd’hui ? Comment peux-tu faire une erreur après avoir occupé ce poste pendant plusieurs années ?” Ensuite, il appelait le patron pour lui dire que j’avais fait une erreur, et ce dernier me réprimandait pendant 10 minutes. » — Femme de 22 ans, employée et chercheuse d’emploi

« Lors d’une réunion, un employé interrompait constamment les autres, rejetait leurs idées sans les écouter et faisait des remarques sarcastiques dénigrant les suggestions. Cela a créé un environnement hostile et découragé la collaboration. » — Femme de 40 ans, employée et chercheuse d’emploi

« Mon superviseur s’est attribué le mérite d’innovations et de procédures que j’avais étudiées et mises en œuvre, sans y contribuer autrement que par son approbation. Il a aussi tenté de me faire congédier (sans succès). » — Homme de 62 ans, sans emploi

Point de vue des responsables du recrutement

Les gestionnaires d’embauche constatent eux aussi une hausse des comportements toxiques. Près de la moitié (45 %) affirment avoir observé plus de signalements de mauvais comportements qu’il y a trois ans, et 74 % notent la présence régulière de traits toxiques.

Les comportements les plus fréquemment signalés sont les commérages (39 %), la communication non professionnelle (27 %), le refus de collaborer (24 %), la microgestion (19 %) et le vol de mérite (19 %).

Exemples d’incidents rapportés :

« Un employé est devenu verbalement agressif après avoir été accidentellement bousculé dans la salle de pause, renversant son café. » — Femme de 55 ans, gestionnaire d’embauche

« Un nouveau employé se croyait tout savoir, refusait les directives de son superviseur et était bruyant et désagréable. Nous avons dû nous en séparer. » — Homme de 57 ans, gestionnaire d’embauche

« Un employé assumait le travail d’un collègue tout en le critiquant comme paresseux, sans talent et incompétent, notamment en raison de son sexe. » — Femme de 35 ans, gestionnaire d’embauche

Culture d’entreprise et adaptation

Les résultats soulignent l’importance de la culture organisationnelle dans la gestion des comportements toxiques. Plus de la moitié des chercheurs d’emploi (56 %) croient que la culture d’entreprise doit évoluer selon les attentes des employés, plutôt que de s’attendre à ce que ceux-ci s’y adaptent (44 %). Ce sentiment est encore plus marqué chez les femmes (62 %) et les jeunes générations.

De plus, 64 % des chercheurs d’emploi estiment qu’il n’est pas approprié d’imposer aux collègues les mêmes limites qu’à leurs proches. Plus de la moitié (55 %) ont du mal à faire la distinction entre un environnement hostile et un simple conflit de personnalité.

Des mesures proactives nécessaires

Alors que 75 % des chercheurs d’emploi actuellement en poste disent que leur entreprise met en place des mesures de gestion des conflits, 25 % affirment que ce n’est pas le cas, ce qui montre un besoin d’approches plus proactives.

Parmi les mesures recommandées :

  • Ressources en résolution de conflits (47 %)
  • Promotion du dialogue avec les superviseurs (46 %)
  • Formations sur les comportements appropriés (34 %)
  • Affichage de rappels sur le comportement en milieu de travail (24 %)

Par ailleurs, 57 % des chercheurs d’emploi jugent nécessaire d’afficher des messages encourageant la bienveillance entre collègues.

« S’attaquer à la toxicité en milieu de travail est essentiel pour attirer et retenir les meilleurs talents, » déclare Bill Stoller, PDG d’Express Employment International. « Un environnement toxique fait fuir les employés et nuit à la réputation de l’entreprise, rendant le recrutement plus difficile. Favoriser une culture respectueuse et positive est une stratégie gagnante pour renforcer l’attractivité, réduire le roulement de personnel et améliorer la position de l’entreprise sur le marché. »

Le sondage Job Insights a été mené en ligne au Canada par Harris Poll pour Express Employment Professionals entre le 11 et le 26 novembre 2024, auprès de 505 décideurs en matière d’embauche. Le Rapport des chercheurs d’emploi a été réalisé du 21 novembre au 6 décembre 2024 auprès de 505 adultes âgés de 18 ans et plus.