De nombreuses études récentes ont démontré que le sentiment d'injustice est très répandu suite à un accident du travail et qu'il augmente le risque d'une guérison tardive. Le schéma émergent des résultats suggère que l'injustice perçue déclenche une cascade de réactions cognitives (rumination), émotionnelles (colère, dépression) et comportementales (retrait des activités, surconsommation de médicaments) qui peuvent entraver le rétablissement. Les conséquences négatives associées à des niveaux élevés d'injustice perçue comprennent des symptômes de douleur plus graves et plus longs, des symptômes de dépression et de stress post-traumatique, une surconsommation de médicaments, une incapacité prononcée et une absence prolongée du travail. Guidés par des recherches antérieures sur les perceptions d'injustice suite à une lésion, nous avons mis au point une brève intervention virtuelle appelée « Managing Post-Injury Challenges » ou MPIC (gestion des défis post-lésion). L’intervention MPIC est dispensée par un psychologue et combine des éléments de validation, d'entretien motivationnel, d'acceptation et de résolution de problèmes. Elle est administrée en même temps que d'autres traitements. L'objectif de l'étude proposée est d'évaluer le caractère réalisable et acceptable de la MPIC en tant qu'intervention visant à réduire les perceptions d'injustice suite à une lésion.
(1) déterminer dans quelle mesure les personnes ayant subi une lésion musculo-squelettique liée au travail sont disposées à s'inscrire à la MPIC,
(2) déterminer la proportion de participants qui terminent les 4 sessions,
(3) déterminer dans quelle mesure les participants adhèrent aux procédures de la MPIC,
(4) déterminer si les participants sont satisfaits de l'intervention,
(5) déterminer si la MPIC produit des réductions notables de l'injustice perçue, et
(6) déterminer si les réductions de l'injustice perçue liées au traitement permettent de prédire les réductions de la douleur et de l'invalidité.
L'injustice perçue peut contribuer à une trajectoire de détresse et d'incapacité croissante associée à l'abandon des activités de la vie courante, au déclin progressif vers un mode de vie sédentaire et à l'isolement social. L'injustice perçue étant potentiellement modifiable, l'augmentation de la souffrance et de l’incapacité à laquelle elle contribue pourrait être évitée. Le résultat attendu de la recherche proposée est que les perceptions d'injustice diminueront tout au long de l'intervention et que les réductions de l'injustice perçue liées au traitement prédiront des réductions de l’incapacité. En ciblant l'injustice perçue, l'intervention proposée promet d'améliorer les résultats du rétablissement des personnes souffrant de lésions musculo-squelettiques qui sont compliquées par des perceptions élevées d'injustice.