Les jeunes Canadiens traversent l’un des contextes économiques et sociaux les plus difficiles de ces dernières années. Une nouvelle étude nationale de Mental Health Research Canada (MHRC), A Generation Under Pressure, lance un message clair et urgent : la santé mentale des jeunes est mise à rude épreuve par la hausse du coût de la vie, l’emploi instable et l’élargissement des écarts en matière d’accès aux soins.
En tant que défenseurs de milieux de travail plus sûrs, plus sains et plus résilients, les conclusions sont d’une grande importance pour nous tous à l’Association des commissions des accidents du travail du Canada (AWCBC). L’avenir de la main‑d’œuvre canadienne commence avec le bien‑être des jeunes d’aujourd’hui — et actuellement, ce bien‑être est menacé.
Pressions croissantes et incertitude grandissante
Le rapport dresse un tableau préoccupant du quotidien des jeunes Canadiens :
- L’insécurité financière est désormais la norme, seule une faible proportion des jeunes se dit confiante de pouvoir satisfaire leurs besoins de base.
- Plusieurs consacrent 50 % ou plus de leur revenu aux nécessités, ce qui laisse peu de marge pour l’épargne, les études ou la planification de l’avenir.
- Plus de 80 % des jeunes déclarent ressentir de l’anxiété à propos de leurs perspectives d’emploi, évoquant des marchés du travail instables et des milieux de travail imprévisibles.
Ces pressions dépassent de loin le cadre économique. Elles engendrent du stress émotionnel, sapent la confiance et rendent plus difficile pour les jeunes d’imaginer — et encore moins de bâtir — un avenir stable.
Quand l’aide existe — mais reste hors de portée
Même lorsque les jeunes reconnaissent qu’ils ont besoin d’aide, le chemin vers les soins est souvent bloqué. Le MHRC met en lumière plusieurs obstacles clés :
- Le coût demeure l’obstacle le plus important, en particulier pour les jeunes adultes qui entrent sur le marché du travail ou poursuivent des études.
- Les longs délais d’attente retardent l’intervention précoce, ce qui permet aux problèmes de s’aggraver.
- Les soins culturellement adaptés sont limités, surtout pour les jeunes issus de communautés racialisées et 2SLGBTQ+, qui font souvent face à des stigmatisations ou discriminations supplémentaires.
Ce décalage entre les besoins et l’accès accentue les inégalités existantes et laisse de nombreux jeunes faire face seuls à leurs difficultés de santé mentale.
Pourquoi cela importe pour la main‑d’œuvre du Canada
Les répercussions dépassent largement le bien‑être individuel. Lorsqu’une génération entière subit une anxiété accrue, de l’instabilité et un accès limité au soutien, les effets se font sentir dans les milieux de travail, les communautés et la croissance économique à long terme.
Une main‑d’œuvre qui atteint l’âge adulte fatiguée, incertaine ou sans soutien s’expose à :
- Une productivité et une innovation réduites
- Des taux plus élevés d’épuisement professionnel et de roulement de personnel
- Une vulnérabilité accrue aux blessures en milieu de travail
- Une demande accrue en soins de santé et services sociaux à long terme
Pour les organisations, les employeurs et les décideurs, investir dans la santé mentale des jeunes n’est pas seulement une démarche compatissante — c’est une stratégie réfléchie.
Notre chemin collectif vers l’avenir
Pour bâtir une future main‑d’œuvre en meilleure santé, une action concertée est requise dès maintenant. Les conclusions du MHRC renforcent l’importance de :
1. Élargir l’accès à des soins abordables
Les jeunes ne devraient pas avoir à choisir entre la survie financière et le bien‑être mental. Des services accessibles, à faible coût et culturellement adaptés sont essentiels.
2. Renforcer l’intervention précoce
Intervenir tôt face aux défis de santé mentale conduit à de meilleurs résultats — pour les individus, les lieux de travail et les communautés.
3. Créer des opportunités d’emploi stables et équitables
Les jeunes travailleurs méritent des milieux de travail prévisibles, équitables et sécuritaires, où ils peuvent s’épanouir sans compromettre leur bien‑être.
4. Favoriser un dialogue ouvert
Lorsque les conversations sur la santé mentale sont normalisées, la stigmatisation diminue et il devient plus facile de chercher de l’aide.
Construire ensemble un avenir résilient
À l’AWCBC, nous croyons à la collaboration nationale pour soutenir la sécurité et le bien‑être de chaque travailleur, y compris la prochaine génération. Comme le souligne cette recherche, les jeunes font face à des pressions sans précédent, mais avec sensibilisation, compassion et action coordonnée, un changement réel est possible.
En répondant aux besoins en santé mentale dès aujourd’hui, nous renforçons la main‑d’œuvre de demain — et veillons à ce que tous les jeunes Canadiens aient la possibilité de s’épanouir.
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