Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, le travailleur se trouvait dans la cour extérieure de l’entreprise pour retirer de la rouille présente sur des pièces d’acier. Pour ce faire, il a utilisé un équipement pour le décapage au jet d’abrasif. Afin de se protéger contre certains contaminants, le travailleur portait un appareil de protection respiratoire à adduction d’air, alimenté par un compresseur qui tire sa puissance d’un moteur diesel. Alors qu’il décapait les pièces d’acier, un bris est survenu dans le compresseur, ce qui a fait que l’appareil de protection respiratoire du travailleur a été contaminé par du monoxyde de carbone. Le travailleur est donc tombé au sol quelques secondes plus tard. Les secours ont été appelés sur les lieux et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté deux jours plus tard.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident :
- La combustion de l’huile, attribuable au bas niveau d’huile et à la modification du circuit électrique qui rendait le compresseur et ses composantes internes vulnérables à une surchauffe, a généré une concentration mortelle de monoxyde de carbone acheminé à l’appareil de protection respiratoire à adduction d’air du travailleur.
- L’employeur n’a pas assuré un entretien adéquat du compresseur conformément aux prescriptions du fabricant.
- La planification des travaux liée à l’utilisation de l’air comprimé respirable qui alimentait l’appareil de protection respiratoire à adduction d’air était déficiente.
À la suite de l’accident, la CNESST a suspendu les travaux au jet d’abrasif à l’aide du compresseur et a saisi les équipements à des fins d’analyse. En date du 31 janvier 2023, la suspension des travaux est toujours en vigueur.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir le danger d’intoxication lié à l’utilisation d’un appareil de protection respiratoire à adduction d’air alimenté par un compresseur, des solutions existent, notamment :
- respecter le programme d’entretien prescrit par le fabricant du compresseur;
- planifier les travaux liés à l’utilisation d’un appareil de protection respiratoire à adduction d’air;
- procéder à des tests d’air, prévus dans la réglementation, afin d’assurer une qualité d’air respirable pour les travailleurs;
- encourager l’utilisation d’un détecteur de monoxyde de carbone pour contrôler la qualité de l’air acheminé vers l’appareil de protection respiratoire à adduction d’air.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La CNESST transmettra les conclusions de son enquête aux associations sectorielles paritaires, au Centre patronal SST, à l’Association de location du Québec et aux gestionnaires de mutuelles afin que leurs membres en soient informés.
- Le rapport d’enquête sera également diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études liés à la mécanique d’entretien pour sensibiliser les futurs travailleurs et travailleuses.
Lien utile
Pour plus d’information sur la santé et la sécurité liée à l’utilisation d’un appareil de protection respiratoire à adduction d’air consulter la page Monoxyde de carbone.
Source: CNESST