Chaque année, au Québec, de nombreux travailleurs et travailleuses perdent la vie, se blessent ou contractent des maladies au travail. C’est pourquoi la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) tient à souligner le Jour de deuil, une journée de commémoration internationale en mémoire des personnes blessées ou décédées à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.La CNESST est d’avis que cette journée sensibilisera davantage les travailleuses, les travailleurs, les employeurs ainsi que l’ensemble de la population à l’importance d’établir des conditions de travail saines et sécuritaires pour prévenir les blessures, les maladies et les décès. Le Jour de deuil est un appel à protéger l’intégrité de toutes et tous et à faire des milieux de travail des endroits toujours plus sains et sécuritaires et où il est possible de s’épanouir.

L’organisation se joint aux membres de son conseil d’administration pour honorer la mémoire des personnes décédées ou blessées au travail. Tous les acteurs du monde du travail sont concernés par cette journée et reconnaissent l’ampleur du problème.

Baisse marquée des lésions professionnelles

En 2023, la CNESST a observé une baisse importante des lésions professionnelles en comparaison avec 2019, soit celle précédant la COVID-19. En effet, le nombre de lésions professionnelles, excluant celles attribuables à la COVID-19, a diminué de 11 % par rapport à celui prépandémique.

Plus précisément, l’an dernier, 84 984 personnes ont subi un accident du travail et 10 699 travailleurs ont contracté une maladie professionnelle. Cela représente respectivement une diminution de 9 695 et de 2 087 cas par rapport à 2019. Au total, 95 683 lésions professionnelles ont été recensées en 2023, une baisse considérable de 11 782 en comparaison avec 2019. Ces statistiques excluent les 18 662 lésions attribuables à la COVID-19 recensées en 2023.

En ce qui concerne les décès, nous déplorons 210 décès au total en 2023, une augmentation de 20 décès par rapport à 2019, mais une baisse de 6 décès par rapport à 2022. Au cours de 2023, 73 personnes ont perdu la vie lors d’un accident du travail, une hausse de 4 décès par rapport à 2022. De plus, 137 personnes sont décédées des suites d’une maladie professionnelle, une baisse de 10 cas en comparaison avec l’année précédente.

Les données nationales sont présentées dans le tableau en annexe.

Conséquences des lésions professionnelles

Il n’y a pas que ces chiffres auxquels tout le monde doit réfléchir et s’attarder. Derrière chaque accident du travail ou maladie professionnelle se trouvent des proches, des membres de la famille, des amis et des collègues de travail qui sont directement touchés, laissés derrière et profondément marqués. Très souvent leur vie a aussi été bouleversée à jamais. La victime et son entourage doivent vivre les conséquences physiques, psychologiques et économiques liées à ces accidents ou ces maladies professionnelles.

Des solutions existent

La prise en charge de la santé et de la sécurité par les milieux de travail constitue une piste de solution pour éviter de tels drames. Peu importe le secteur d’activité, les années d’expérience ou la position des travailleurs et travailleuses dans l’organisation, c’est en collaborant à la démarche de prévention mise en place par l’employeur qu’il est possible de rendre les milieux de travail plus sains et sécuritaires.

Actions réalisées par la CNESST

Cette année, à l’occasion de ses activités de communication relatives au Jour de deuil, la CNESST a eu recours à la vidéo afin d’illustrer son message. Des publicités ont été diffusées sur les médias de masse, numériques et sociaux. La période de diffusion s’est étendue du 8 au 28 avril 2024. De plus, pour l’occasion, les drapeaux du Québec à l’Assemblée nationale ainsi qu’au siège social de la CNESST seront mis en berne le jour même.

Pour mieux faire connaître cette journée importante, la CNESST invite la population québécoise à consulter le site Web jourdedeuil.com.

Le Jour de deuil, en bref :

  • Il est souligné dans plus de 70 pays.
  • Le Jour de deuil national a été officiellement reconnu par le gouvernement fédéral. Depuis, ce jour est souligné dans toutes les provinces canadiennes.
  • En 2010, l’Assemblée nationale du Québec a fait du 28 avril le Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail.

Citations

« Le Jour de deuil est important pour tous les travailleurs et travailleuses du Québec, car il permet d’honorer la mémoire des victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Je suis heureux de constater la baisse des lésions professionnelles. Nous avons agi pour la prévention dans les dernières années, notamment en mettant en œuvre la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail. Nos efforts semblent donner de bons résultats. Nous continuons en ce sens avec l’adoption récente de la Loi visant à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail. »

– Jean Boulet, ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie, de la région de l’Abitibi-Témiscamingue et de la région du Nord-du-Québec

« Le Jour de deuil national n’est pas seulement un jour pour rendre hommage aux personnes qui ont perdu la vie ou qui ont été blessées à la suite d’un accident en milieu de travail, mais c’est aussi un jour pour renouveler collectivement notre engagement à améliorer la santé et la sécurité en milieu de travail et à prévenir les blessures, les maladies et les décès. Bien entendu, il ne faut pas oublier les actions concertées de la CNESST et de ses partenaires patronaux et syndicaux qui donnent des résultats concrets. Il nous incombe collectivement d’éliminer le lourd tribut que ces accidents infligent aux travailleuses et travailleurs ainsi qu’à leurs proches. »

– Louise Otis, présidente du conseil d’administration de la CNESST

« La clé de la prévention des accidents du travail passe notamment par une prise en charge efficace de la santé et de la sécurité par les milieux de travail. L’amélioration des environnements de travail et la diminution des accidents reposent en grande partie sur le développement et le maintien d’une culture de prévention durable, un objectif qui est très cher à la CNESST. »

– Bruno Labrecque président-directeur général par intérim de la CNESST