Vigilance près des chantiers routiers

Au cours des dernières années, plusieurs accidents du travail impliquant des travailleurs sur des chantiers routiers ont été rapportés, et certains se sont même avérés mortels. En 2022, pour le métier de signaleuse routière ou de signaleur routier, 215 lésions professionnelles ont été recensées, une augmentation de 258 % par rapport à 2017. De ce nombre, 18 lésions professionnelles concernent un heurt entre un signaleur et un véhicule ou un équipement mobile. Bien que plusieurs accidents puissent être attribués à des comportements imprudents et agressifs de la part des automobilistes, la CNESST rappelle que les employeurs, les travailleuses et les travailleurs ont aussi des obligations en matière de prévention.

Les obligations des milieux de travail

Afin de limiter la hausse du bilan lésionnel et de réduire les accidents du travail, l’employeur et le maître d’œuvre doivent :

  • éliminer à la source les dangers pour la santé, la sécurité et l’intégrité physique et psychique des travailleuses et des travailleurs en évitant, autant que possible, l’exposition de ces derniers à la circulation routière ou à de la coactivité avec des véhicules de chantier;
  • intégrer la prise en charge de la santé et de la sécurité du travail dans la gestion des travaux routiers;
  • utiliser les méthodes et les techniques visant à identifier, à contrôler et à éliminer les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs;
  • s’assurer que l’organisation du travail et les méthodes et les techniques utilisées sont sécuritaires et ne portent pas atteinte à leur santé;
  • se conformer aux autres obligations prévues par la Loi sur la santé et la sécurité du travail, le Code de sécurité pour les travaux de construction, le Code de la sécurité routière et les normes du Tome V – Signalisation routière du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), qui prévoient entre autres la signalisation à mettre en place lors de travaux s’effectuant sur le chemin public, ou à ses abords.

Les travailleuses et travailleurs doivent :

  • prendre les mesures nécessaires pour protéger leur santé, leur sécurité et leur intégrité physique ou psychique et veiller à ne pas mettre en danger celles des autres personnes qui se trouvent sur les lieux de travail ou à proximité;
  • respecter le Code de la sécurité routière.

Raisons possibles des accidents

Plusieurs situations peuvent avoir une incidence sur les accidents, par exemple une mauvaise signalisation, la proximité des travailleuses et des travailleurs avec la voie ouverte à la circulation, l’intrusion des usagers de la route dans l’aire de travail et les manœuvres de recul. Ces accidents peuvent toucher différents corps d’emploi, dont les journaliers, les arpenteurs, les signaleurs routiers, les installateurs de signalisation et les contremaîtres.

Installer une signalisation adéquate, établir un plan de circulation visant à éviter les manœuvres de recul sur le chantier et implanter des mesures de sécurité pour protéger les personnes qui circulent dans l’aire de travail font partie des solutions que la CNESST met de l’avant pour diminuer le nombre d’accidents du travail et de décès sur les chantiers routiers.

Des outils de sensibilisation

Pour soutenir et accompagner les milieux de travail, la CNESST a publié plusieurs outils d’information et de sensibilisation :

La CNESST poursuit également ses interventions en prévention et en inspection sur les chantiers de construction pour s’assurer de leur conformité à la Loi sur la santé et la sécurité du travail et ses règlements. De concert avec ses partenaires, la CNESST met en œuvre plusieurs actions pour réduire le nombre d’accidents du travail et de décès dans ce secteur d’activité.

Risques récurrents

Les employeurs, les maîtres d’œuvre ainsi que les travailleuses et travailleurs doivent tenir compte des dangers récurrents sur les chantiers de construction, par exemple les chutes de plus de trois mètres et les échafaudages. Rappelons que la CNESST applique une tolérance zéro envers plusieurs types de dangers à conséquences graves jugés intolérables, dans le but de mobiliser les efforts de tous pour les éliminer.

Pour en savoir davantage : cnesst.gouv.qc.ca/tolerance-zero

Citations

« Le retour des vacances de la construction constitue un moment opportun pour rappeler de ne pas baisser la garde face aux risques présents sur les chantiers. Un accident du travail peut arriver rapidement et entraîner des conséquences importantes. C’est dans un objectif de prévention que les inspecteurs et inspectrices de la CNESST appliquent un principe de tolérance zéro pour plusieurs risques. La règle d’or demeure l’instauration d’une culture de prévention durable, possible avec la collaboration de tous et de toutes ».

- Manuelle Oudar, présidente-directrice générale de la CNESST

« Malheureusement, il se produit encore trop d’accidents sur les chantiers de construction, un secteur clé de l’économie québécoise. Devant ce phénomène, il est primordial d’appliquer rigoureusement les mesures de prévention prévues à la loi. Ma priorité est que les travailleuses et travailleurs de la construction puissent évoluer dans un milieu sécuritaire. Les travaux que j’ai entrepris avec les parties patronale et syndicale se poursuivent, dans le but d’élaborer, de déposer et de faire adopter un projet de loi visant à moderniser l’industrie de la construction. Nous voulons ce qu’il y a de mieux pour les milieux de travail de ce secteur. »

- Jean Boulet, ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie et de la région du Nord‑du‑Québec